L'incident est survenu lors de la Semaine de la sécurité routière. A cette occasion, le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, avait déclaré :
« Chacun doit se responsabiliser. On ne doit pas banaliser l'insécurité routière. C'est une priorité qui doit nous conduire à une détermination totale.»
Hier, le peloton autoroutier de Valence n'a ni confirmé ni infirmé l'information. Les pompiers de la Drôme ne cachent pas leur colère. Le 29 novembre 2002,
cinq de leurs collègues, en intervention sur un accident matériel à Loriol (Drôme), avaient été tués par un chauffard qui roulait à plus de 150 km/h sur un
secteur en travaux limité à 90 km/h.
« Plusieurs véhicules ont effectivement été contrôlés, ce jour-là, à 160km/h au lieu des 130km/h sans qu'ils soient interceptés, parce que notre personnel
était déjà occupé avec d'autres voitures et n'était pas disponible à ce moment », a confirmé dimanche à l'Associated Press, l'aspirant Jérôme Caro,
officier de communication à la gendarmerie pour la zone Sud-Est. « Il nous est impossible de dire si la voiture du ministre en fait partie », a ajouté
le gendarme qui a certifié qu'« aucun véhicule correspondant à la voiture du ministre n'a été arrêté ».
Selon lui, « il est très difficile d'identifier dans les jumelles Laser, à 600 ou 800 mètres de distance, un type de voiture lorsque celle-ci roule à 160km/h,
et encore plus son conducteur et ses passagers ».
L'aspirant Jérôme Caro a cependant confirmé que le garde des Sceaux se trouvait bien dans sa voiture, sur l'A7 entre Vienne (Isère) et Valence (Drôme),
vendredi après-midi alors qu'un contrôle de vitesse était réalisé, par l'escadron de gendarmerie, en présence de journalistes, à la hauteur de Pont-de-l'Isère.
Ce contrôle était mené dans le cadre d'une "opération alternative" où les conducteurs pris en infraction ont le choix entre une verbalisation immédiate ou
un stage de deux heures d'information avec des associations de victimes de la route.
Dominique Perben assistait vendredi après-midi au congrès national de l'Union Syndicale des Magistrats (USM) à Valence. Il s'est rendu à ce congrès à
bord d'une Peugeot 607 conduite par son chauffeur.
Fin de l'impunité
A la suite de l'accident de Loriol (Drôme) sur l'A7, qui avait coûté la vie le 29 novembre 2002 à cinq pompiers en intervention, fauchés par un conducteur roulant à
150km/h, au lieu de 90, le président Jacques Chirac avait dénoncé l'insécurité routière comme « un scandale national qui doit cesser ». Son ministre de l'Intérieur
de l'époque Nicolas Sarkozy avait promis "la fin de l'impunité pour les chauffards".
Le véhicule de Dominique Perben a été contrôlé à 160km/h alors qu'était organisée la Semaine de la sécurité routière. (AP)
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Article paru le 20/10/2004 dans le Canard Enchaîné
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